La jeune fille coupée en deux
Je suis la fille qui sourit
La pas trop mal, la presque jolie
Je cache mes blessures derrière mes grands sourires
Je veux surtout pas déranger et qu’on me laisser partir
On me croit forte, on me croit sûre de moi
mais à l’intérieur ça tangue de partout à la fois
Joli corps, joli cheveux, jalousie des filles envie des garçons
mais moi en fait je me trouve moche c’est con
Je suis la fille qui sourit
La pas trop mal, la presque jolie
Nulle part je me sens à ma place
et votre attention sur moi me glace
Ça me gêne qu’on me regarde, je supporte pas les compliments
je trouve ça bizarre pourquoi j’intéresserai les gens
Mon cœur est meurtri et mon âme saigne
et la douleur en moi n’est pas à sa fin de règne
Je suis la fille qui sourit
La pas trop mal, la presque jolie
Je suis marquée au fer rouge par des blessures d’enfance
et je m’acharne à ne jamais rien montrer en apparence
On m’a souillée, on m’a salie, on a violé mon innocence
et je garde en moi des plaies recouvertes de silence
J’ai 20 ans mais je me sens si vieille au fond de moi
J’ai 20 ans et j’ai vécu déjà de trop lourds combats
Je suis la fille qui sourit
La pas trop mal, la presque jolie
Je me demande de quoi sera fait mon avenir
Avec en moi la graine de l’espoir de m’en sortir
J’ai soif de tendresse, de gentillesse et de joie chaque jour
Je veux que mon cœur soit une coupe qui déborde d’amour
Les feuilles d’automne tombent et tournoient dans le ciel
Je les regarde folâtrer et j’attends l’étincelle


Texte : Droits réservés – Autrice Catherine Péron – 2022
Photo : Banque d’images Pixabay